Étienne Taburet Actualité Commissariat d'exposition - Cv & liens
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ICI + ?=Là
Lewis Baltz, Damien Cabannes, Patrick Corillon, Stéphane Couturier, Susanna Fritscher,
Hamish Fulton, Timothy Mason, Matthew Monteith, Xavier Zimmermann.
Galeries du cloître, Rennes, mai - juin 2004.
ici + ? =là
Ici, un titre un peu mystérieux, où il y a plus des signes qu’une phrase.
Une exposition où il y a plus des artistes qu’une question singulière.
Des artistes qui se confrontent, ici dans ce lieu sur des questions venant pour nous d’une approche du paysage.
Une approche de l’expérience d’un paysage ou, aussi,
le paysage là, écran ou
fenêtre à un espace projectif.
Comment appréhender ce qui se dévoile devant nous ?
Quelque chose ici mais peut être aussi que ces travaux nous renvoient à leur conscience d’être = là.
À propos du travail de Susanna Fritsher.
Par son expérience de l’espace au début des années 80, Susanna Fritscher avance vers la peinture, mais ses surfaces
ne sont pas à appréhender comme des représentations de paysage.
Son travail, centré sur cette expérience de regard, implique-t-il l’absence de métaphores, d’au-delà de la peinture, de fuite
éventuelle du tableau ?
N’y a-t-il que cette expérience physique de ce qui apparaît, étant là, ouvert par ces pièces ?
Suite à une rencontre pour construire ce qui au début semblait devenir une interview et, face a mes questions,
Susanna Fritscher me disait qu’il n’y avait pas d’équivalence entre l’idée et l’œuvre, et ce n’est pas très bon
quand c’est cela. On n’est pas où l’on pense être, œuvre et pensée s’échappent, s’arrachent l’une à l’autre.
Alors comment réagir à cette description de ce que produit l’expérience de ce travail ? Un travail singulier mais
où l’on a toujours l’envie personnelle de l’investir, d’y charger un sens. Dans un catalogue sur son travail
Jean-Luc Nancy dit : Il n’y a pas de là-bas caché, perdu absent. Il n’y a pas d’absence. Ou l’absence même en présence°.
Cela semble très clair mais, être simplement là ? Ce travail nous convoque pour ce presque rien.
Est-ce là toute l’exigence que ces surfaces nous proposent ? Cette expérience nous ouvrirait, non plus à rester
dans le tableau-gare, là où nous sommes confortablement installés dans un voyage par temps de brouillard en Alaska...
Prenant le contre-pied de percevoir des « images voyages » pour un but, cette oeuvre nous invite à découvrir, peut être, des
« images filtres », qui nous renvoient à nous-même, et nous engagent ainsi activement entre ce qui est et ce que nous voyons.
Le regard pour ouvrir notre perception du monde, mais simplement par ce moyen propre : regardant là.
°extrait d’Il y a blanc de titre à propos de l’exposition Peinture Susanna Fritcher CREDAC 1994.
Télécharger ici le catalogue de l'exposition en pdf. 
